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Formation à la santé des personnes issues de la « technique »

Formation à la santé

Que veut-on dire par formation à la santé ? Dans notre dernier article, sur l’innovation en santé, nous vous expliquions les grandes théories, les limites et les enjeux du vent de changement qui souffle sur le secteur « polyvalent » de la santé. Acteur majeur de l’économie d’un secteur, un Centre Hospitalier Universitaire fait se croiser des compétences tant techniques, qu’administratives ou pédagogiques. En effet, qui dit soins, dit matériel et manutention. Qui dit patients, dit restauration, hôtellerie. Dans ce microcosme, personnel soignant, enseignants, techniciens et administratifs se côtoient et interagissent dans un but commun : la meilleure prise en charges des patients et de leur famille.

En ce qui concerne l’innovation, de nombreux professionnels de santé ont longtemps pris le parti d’aller vers l’extérieur. Ils se sont formés sur d’autres terrains, comme celui des nouvelles technologies. Encore aujourd’hui, les étudiants de médecines sont encouragés à suivre un double cursus, et cela de façon quasi systématique, à plus ou moins haut niveau (Licence, Master, Doctorat). Mais ce système arrive, là aussi, à ses limites. L’une des solutions est l’éducation des professionnels de la technique à la santé. Après une information sur l’histoire et les bases de l’innovation en santé, nous vous expliquons donc aujourd’hui, l’intérêt de se former en santé et les enjeux qui s’y rattachent.

Quel est l’intérêt d’une formation à la santé ?

Un langage commun à tous les professionnels de santé

C’était le but recherché par les professionnels de santé que :

  • de pouvoir mieux comprendre comment fonctionnait la technique,
  • de savoir comment parler un langage commun qui permette d’augmenter la qualité des projets.

Mais la recette d’un projet à succès ne s’arrête pas à sa production, ni le jour de la livraison. C’est un parcours long et complexe. L’accompagnement et l’éducation à l’usage nécessaire à la mise en place d’un projet, notamment en milieu hospitalier, demande de parler le même jargon que ceux qui vont utiliser ces outils au quotidien.

Un langage commun, sans aller dans la sémantique, signifie aussi que l’on connait l’environnement et les enjeux de l’autre. Le projet gagne alors en qualité, car son sujet est mieux maitrisé. Cela permet aussi de gagner en temps et donc en coût.

Des projets plus ambitieux dans le secteur

Formation à la santé

Le secteur de la santé arrive à un moment critique de son histoire. Ces prochaines années s’annoncent comme un raz de marée. Si les licornes du milieu sont de plus en plus nombreuses, une étude très récente indique presque 90 milliards d’euros de marché sur les technologies immersives en santé d’ici à 2030.

Afin de porter les projets immenses qui sont attendus, il est plus que nécessaire de comprendre ce milieu peu commun. Fait notamment confirmé par le second axe de l’appel à manifestation d’intérêt Compétence et Métier d’Avenir, Plan Investissement pour l’Avenir 4 Santé numérique. C’est de ce fait une demande officielle qui suit les indicateurs économiques d’un secteur en pleine révolution.

Ainsi, les formations à la santé des futurs ingénieurs permettront l’appréhension plus simple et mieux dirigée des questions de santé dans des projets allant du jumeau numérique hospitalier et humain à l’hôpital connecté de demain. Des projets d’une envergure internationale qui font partie d’un système de santé 4.0.

L’exemple du jumeau numérique humain

J’ai eu la chance d’intervenir auprès d’une classe de jeunes développeurs de réalité virtuelle il y a peu. Après une présentation des cas d’usage, nous avons échangé sur cet exemple.

Formation des professionnels de la technologie

Pour former un jumeau numérique humain, il ne suffit pas de connaitre l’anatomie ni la physiologie. C’est une connaissance normée de milliers de réactions chimiques et électriques qu’il faut faire tourner.

C’est un travail titanesque qui demanderait à une entreprise une ressource immense. Mais pour que cela fonctionne, il est nécessaire de comprendre l’humain dans sa globalité. Certes pas au niveau du médecin, mais de façon précise pour éviter les écueils et surtout comprendre les enjeux d’échelle et de savoir croiser (l’action sur un système a des répercutions sur tous les autres) et les gérer.

Cela demanderait une coconstruction et fatalement un garde-fou ainsi qu’un modèle de normalisation dans la conception qui permette une interopérabilité entre toutes les pièces du puzzle. Enfin, l’infrastructure nécessaire n’est pas encore accessible simplement aujourd’hui. Si maintenant le but est le partage d’information sur ce modèle, adapté à un patient en temps réel, d’autres discussions seront à l’œuvre et demanderont des connaissances des deux côtés.

Formation à la santé des techniciens : niveaux et contenus

Un doyen de faculté de médecine m’a dit un jour qu’il attendait d’un consultant en technologie de santé, qu’il sache ce qu’est un blaste. C’est une connaissance qui lui paraissait basique, mais qui est loin de l’être pour une personne à qui l’on aura jamais expliqué le lien entre œsophage et estomac (vécu).

Alors quel niveau de connaissances théorique peut être attendu chez un « technicien » ?

Mon avis, qui correspond aux attentes que j’ai pu recenser, est que le niveau théorique attendu est celui d’un infirmier. Sa connaissance théorique sur l’anatomie et la physiologie humaine est précise et généraliste. L’infirmier recouvre un champ large et global qui lui permet la compréhension plus fine des problématiques le cas échéants.

Exemple pour les plus motivés : typiquement, l’infirmier sait ce qui est un bouton synaptique (une connexion de neurone) sa constitution et son fonctionnement. Il n’aura pas nécessairement appris, dans son cursus initial, le fonctionnement des curares sur cette zone. Pour autant, il peut comprendre simplement l’explication en cas de besoins (pour les curieux).

Formation des professionnels de la technologieSi le niveau théorique parait déjà très lourd, la question serait alors d’inclure un niveau pratique. Dans ce cadre-là, il me semble qu’une immersion réelle dans un secteur de santé, en observation pendant une semaine ou 15 jours (ce qui est demandé en formation d’ambulancier) pourrait être un vrai plus. Cela permettrait de comprendre les enjeux réels de ce milieu siloté et hermétique.

En effet, travailler en santé, c’est avoir une vie rythmée et peu de temps pour l’approximation. C’est se dire, sans être mélodramatique, que la mort peut être derrière chaque porte, mais vivre avec en y étant préparé. C’est gérer le quotidien de vie humaine et non une usine de machine en réparation.

Si ce niveau parait extrême et cet état de fait peu réalisable, il semble qu’il soit en accord avec le monde médical qui attend aujourd’hui, dans l’aide technologique, un conseil outillé avisé plus qu’une simple livraison de boite à outils gadgétisés. 

Quel contenu inclure à la formation à la santé des techniciens ?

Il est clair qu’il faut revenir aux fondamentaux. Cependant, la liste ci-dessous, tout comme l’opinion exprimée précédemment, va au-delà de mes propos d’auteur sur cet article et a vocation à engager le débat. Loin d’être un savoir encyclopédique ou un simple apport de culture générale, chaque notion correspond à une équivalence en ingénierie et/ou en « technique ».

  • Anatomie : toutes applications visant ce domaine, c’est avant tout une base à connaitre sur l’humain.
  • Physiologie : toutes applications visant le fonctionnement d’un système ou le monitoring d’une action de l’organisme.
  • Base de la biologie cellulaire : pour tous ceux qui travaillent avec le milieu de la neurobiologie et/ou de la cancérologie par exemple.
  • Neuroscience : comprendre le fonctionnement sensoriel et l’interaction avec la machine ou l’applicatif, très utile en réalité virtuelle.
  • Introduction aux pathologies : cela parait évident pour ceux qui se destinent à aider la recherche et à proposer des thérapeutiques.

Nous noterons que le secteur de santé n’est pas le seul à appréhender ces bases. C’est une partie du programme des universitaires en études sportives, mais aussi dans certaines écoles d’ingénieries biomédicales. C’est un programme qui devra s’adapter à son interlocuteur, donc aux techniciens, afin d’être le plus intelligible et intégrateur possible. Le but étant d’éviter la déception du milieu de la santé sans risquer d’impressionner ou d’effrayer les personnes issues des milieux technologiques.

Ainsi, au-delà d’un niveau et d’un contenu, c’est bien l’équilibre d’une coopération pérenne qu’il faut réfléchir et mettre en place.

Conclusion : une révolution conjointe

Si le milieu médical est en plein changement, il emmènera avec lui un changement dans toutes les industries et les secteurs qui s’y rattachent, de près ou de loin. Si les soignants mettent aujourd’hui la barre très haut quant à leur transformation numérique et leur éducation au digital, ils semblent qu’ils en attendent autant de la part des extérieurs à leur milieu.

Faire tomber des siècles de barricades et de silotage est un travail conjoint qui devra être bilatéral. Faire l’effort de l’humilité et du pas dans la direction des soignants sera donc un avantage et une plus-value dans les choix des collaborateurs du système de santé de demain.

Il ne s’agit plus de croire qu’il suffit de passer une journée dans un CHU pour savoir le régenter. Il est nécessaire d’aller chercher la connexion avec un milieu qui saura montrer à l’externe autant d’exigence qu’il en a envers lui-même.

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