L’ambassadrice des Émirats arabes unis en France, Hend Al Otaiba, a organisé un « majlon » – une combinaison du traditionnel majlis arabe et du salon parisien – à l’ambassade des Émirats arabes unis à Paris, pendant le mois du Ramadan. Le Baron Éric de Rothschild du Projet Aladin ; Chems-eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, et le Père Xavier Gué de l’Institut Catholique de Paris ont participé à un débat centré sur les conceptions des trois religions monothéistes envers la tolérance, la diversité et la place de la foi dans la société.
L’ambassadrice Al Otaiba a tout d’abord rappelé que les Émirats arabes unis ont accueilli le Pape François, marquant la première visite d’un pape dans la péninsule arabique. « Il est venu avec un message de paix – dans ses mots, il est venu comme un frère pour écrire ensemble une page de dialogue et voyager ensemble sur les chemins de la paix », a déclaré l’ambassadrice. Elle a noté que la Maison de la famille d’Abraham à Abou Dabi « aura une église, une mosquée et une synagogue dans la même zone et servira de plateforme d’échange pour encourager le dialogue et la coexistence entre les trois religions abrahamiques ». Elle a décrit les raisons qui ont conduit les Émirats arabes unis à adhérer aux Accords d’Abraham et a exprimé l’espoir que ces accords ouvriront de nouveaux chemins vers la paix dans la région.
Pour sa part, Éric de Rothschild a souligné l’importance des Accords d’Abraham, non seulement en tant que percée diplomatique, mais aussi en tant qu’instrument de contacts interpersonnels entre Israéliens et Arabes ordinaires, qui poserait les bases d’une paix véritable, de la fin de la haine et de la violence. Il a évoqué les approches communes et pourtant distinctes des trois religions monothéistes en matière de spiritualité, de théologie et de pratique religieuse. Il a recommandé aux membres de l’assistance de lire le livre du Projet Aladin Connaître la religion de l’Autre qui expose ces différentes approches de manière succincte. Le Baron de Rothschild a rappelé que, dans l’inconscient collectif, le dialogue interreligieux se limitait à la réunion d’experts des religions mettant l’accent sur leurs points d’accord, au détriment de leurs différences. Il serait bien plus constructif qu’ils se concentrent sur leurs divergences d’approches, d’opinions et de valeurs, mettant ainsi en lumière à quel point elles enrichissent notre civilisation commune, a-t-il déclaré.