Communication des professionnels de santé : voici les clés !
I. La réglementation autour de la communication des professionnels de santé
1. Cadre légal et éthique de la communication médicale

Cependant, d’autres professionnels, comme les pharmaciens ou les kinésithérapeutes, peuvent promouvoir certains services ou produits. Cette régulation vise à protéger les patients et à garantir des informations fiables, sans pression commerciale.
Les ordres professionnels, comme l’Ordre des médecins ou des pharmaciens, jouent un rôle important. Ils veillent au respect de ces règles et peuvent sanctionner tout manquement. Par conséquent, il est essentiel de bien connaître le cadre éthique avant de lancer toute stratégie de communication.
2. Qui peut communiquer ?

Les établissements de santé, qu’ils soient publics ou privés, disposent également de marges de manœuvre plus larges. Ils peuvent promouvoir leurs services à condition de respecter la déontologie et de ne pas porter atteinte à la concurrence.
3. Récents assouplissements réglementaires
Le Décret n° 2020-1662 du 22 décembre 2020 a assoupli certaines règles pour les médecins. Cela leur permet désormais d’informer le public de manière plus proactive, tout en respectant certaines limites. Ainsi, ils peuvent utiliser des sites internet et des réseaux sociaux pour partager des informations médicales fiables. Cependant, toute communication à caractère publicitaire reste proscrite. Ces assouplissements visent à adapter les règles aux nouvelles technologies, tout en protégeant les patients contre des informations biaisées.
II. Les formats de communication adaptés aux professionnels de santé
1. Les formats digitaux

Le site internet professionnel est un excellent moyen d’informer les patients. Par exemple, un médecin peut créer un site pour présenter son parcours, ses spécialités, et répondre aux questions fréquentes. Toutefois, il doit éviter tout contenu promotionnel, conformément à la réglementation.
Les blogs en santé permettent aux professionnels de partager des articles éducatifs. Un ostéopathe, par exemple, peut publier des billets expliquant les bienfaits de ses traitements sur des maux du quotidien, sans incitation commerciale.
De plus, les réseaux sociaux comme LinkedIn ou Instragram sont de plus en plus utilisés. Les professionnels de santé peuvent y diffuser des informations pratiques et des conseils de santé. Un orthodontiste, par exemple, peut montrer des cas avant/après sur Instagram ou Facebook, avec des descriptions explicatives, tout en restant dans un cadre informatif.
L’emailing et les newsletters sont aussi très efficaces pour maintenir un lien régulier avec les patients. Un pharmacien pourrait, par exemple, envoyer des conseils de prévention pendant la saison des allergies, ou rappeler des rappels de médicaments. Ces formats permettent d’informer sans publicité directe, tout en assurant la fidélisation.
2. Les formats traditionnels
Malgré l’essor du numérique, les formats traditionnels conservent leur utilité pour certains professionnels de santé. Les plaquettes d’information et les brochures restent des supports pertinents dans les cabinets ou les officines.
Un dentiste peut par exemple proposer une brochure expliquant les différentes options de traitement pour un blanchiment dentaire, en restant factuel. Ces documents servent à informer de manière claire et concise, tout en étant conformes à la déontologie.
Les affiches dans les cabinets médicaux ou les pharmacies sont également des formats efficaces. Elles peuvent sensibiliser sur des campagnes de santé publique, par exemple la prévention de la grippe. Un opticien peut aussi afficher des promotions sur des produits dérivés comme les produits d’entretien pour lentilles, ce qui est autorisé dans son secteur.
Enfin, certains professionnels peuvent recourir à la publicité dans les médias. C’est le cas des opticiens ou des audioprothésistes qui peuvent annoncer des promotions dans la presse ou à la télévision. Toutefois, les médecins et chirurgiens-dentistes ne peuvent pas s’engager dans cette voie.
3. Les outils adaptés à chaque spécialité

Les pharmaciens, quant à eux, peuvent utiliser l’emailing et les réseaux sociaux pour informer leurs clients des nouveautés en matière de médicaments sans ordonnance ou des offres spéciales. Par exemple, une pharmacie peut envoyer une newsletter pour annoncer l’arrivée de vaccins contre la grippe ou d’autres traitements en stock.
Les kinésithérapeutes et ostéopathes peuvent utiliser les vidéos éducatives pour expliquer les bienfaits de leurs soins. Par exemple, un kinésithérapeute peut publier des vidéos montrant des exercices simples pour soulager le mal de dos. Ce format est à la fois informatif et pratique pour les patients, tout en restant dans un cadre réglementé.
Enfin, pour les orthodontistes, des plateformes comme Instagram sont idéales pour montrer des exemples de cas traités (avant/après) avec des explications techniques. Ils peuvent partager des photos de patients ayant terminé leur traitement, tout en restant factuels et sans inciter à la consommation. Ce type de contenu crée une proximité avec les patients, tout en respectant la réglementation.
III. Stratégies et bonnes pratiques de communication
1. Adapter le message au public cible

Par exemple, un dermatologue qui s’adresse à ses patients utilisera un langage simple et compréhensible pour expliquer des conseils de prévention contre les coups de soleil. À l’inverse, lorsqu’il communique avec des confrères ou lors de conférences, il adoptera un discours plus technique et précis.
L’utilisation d’un ton adéquat est cruciale. Il doit être empathique et accessible, mais sans tomber dans l’infantilisation. Par exemple, un kinésithérapeute qui publie un article sur un blog doit se concentrer sur des explications claires et pratiques, sans jargon inutile.
De plus, la transparence est essentielle : les patients doivent recevoir des informations factuelles et non biaisées, pour éviter toute confusion.
2. L’importance de la personnalisation

De plus, l’utilisation de témoignages de patients ou de cas pratiques peut être très efficace. Par exemple, un orthodontiste peut partager l’histoire d’un patient qui a terminé un traitement avec succès, tout en restant dans un cadre informatif. Cela aide à rassurer les patients potentiels et à démontrer l’efficacité du traitement proposé, sans tomber dans la promotion excessive.
Enfin, la FAQ est un outil souvent sous-estimé, mais très utile ! Elle permet de répondre aux questions les plus fréquentes que les patients se posent, ce qui facilite la communication et évite les malentendus. Un dentiste, par exemple, peut inclure une FAQ sur son site web pour répondre aux questions sur les soins post-opératoires après une extraction.
3. Outils de mesure de l’efficacité
Mesurer l’efficacité d’une stratégie de communication est primordial pour ajuster les actions en fonction des résultats obtenus. Les professionnels de santé peuvent utiliser divers indicateurs de performance (KPI) pour évaluer l’impact de leurs efforts. Par exemple, un opticien qui lance une campagne sur les réseaux sociaux peut suivre le taux d’engagement (likes, commentaires, partages) pour comprendre l’impact de ses publications.
De plus, le feedback des patients est une source précieuse d’informations. Un kinésithérapeute peut, par exemple, envoyer un questionnaire de satisfaction après plusieurs séances pour recueillir les impressions des patients sur la qualité des soins et la clarté des informations fournies. Ce retour permet d’ajuster la communication et d’améliorer l’expérience patient.
Enfin, l’utilisation d’outils d’analyse comme Google Analytics pour un site internet ou des logiciels spécialisés pour les campagnes d’emailing permet de suivre des données précises. Un pharmacien peut ainsi savoir combien de patients ont ouvert sa dernière newsletter sur les allergies saisonnières, et ajuster le contenu des prochaines en fonction des résultats.
Conclusion : les clés pour une communication efficace en santé

Le choix des formats de communication dépend des besoins spécifiques de chaque métier. Le digital, avec les sites web, blogs et réseaux sociaux, offre de grandes possibilités pour informer et sensibiliser, mais les supports traditionnels comme les brochures ou affiches restent efficaces. Il est essentiel de s’assurer que chaque format respecte le cadre légal et éthique.
Enfin, pour une communication réussie, il est important d’adapter le message au public cible, de personnaliser les contenus et de mesurer l’efficacité des actions mises en place. Ces bonnes pratiques permettent aux professionnels de santé d’instaurer une relation de confiance avec leurs patients tout en respectant les normes déontologiques.


